Regardez-donc!
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Synopsis
Le bistrot
Le bistrot de Paco, le bar de Colognac sur la place du village, un lieu où il fait bon se retrouver, fraîcheur de l’anisette au rythme des cigales – enfin ça c’était avant …
La résidence des
Mc Andrews
Une luxueuse bâtisse qui reflète la fortune amassée par le banquier M. Mc Andrew qui se veut maintenant philosophe – enfin il est surtout connu pour son amour du vin …
Bureau de Cabanes
Un revendeur de vin Montpelliérain, celui grâce à qui Dorothée pourra payer sa dette – enfin c’est ce qu’elle croit ….
Repérages
Une vraie recherche artistique sur nos décors pour incarner notre sud de la France, sans la mer !
Sergi
c’est un garçon instable, qui a une très (trop) bonne descente. Il passe ses soirées à se désaltérer avec Bruno, son copain d’enfance, devenu garde-champêtre à Colognac.
Dorothée
Guitoune
Guitoune, 40 ans, est l’homme à tout faire des Mc Andrew. Guitoune est autiste mais n’a jamais été diagnostiqué en tant que tel
Mario
Bob
Jane
Story Board
Un petit aperçu du storyboard, celui-ci illustre la séquence numéro 24 à partir du premier plan. Vous pourrez découvrir Dorothée, Sergi, Mario, Guitoune, Bob et Pénélope.
Réalisation
Synopsis
Note d’intention
« Les dominés n’ont aucun besoin des dominants pour être dominés ». Cet aphorisme au sourire doux amer reviendra sûrement longtemps dans l’esprit de Mario, Bob, Guitoune, Sergi et Dorothée à l’issue de leur cambriolage aventureux. Un cambriolage pourtant bien cogité par Dorothée, voué à solder une dette qu’elle estime furieusement injuste. L’histoire d’un « casse de classe » qui tourne mal. Mais peut-être, au bout des comptes, qui tourne mal pour du mieux.
Pour commencer, c’est l’histoire d’un mensonge qui pensait bien faire. Entraînant un projet de cambriolage qui n’a pour seul but que de sauver tout un projet de vie. Ensuite, c’est l’histoire d’un cœur trop honnête victime de sa mauvaise conscience, imposant un changement de plan hasardeux. C’est à partir de là l’histoire d’un emballement, et d’une ou deux erreurs grossières. Un fiasco dont l’ultime sursaut d’espoir est anéanti par un complice maladroit. Finalement, c’est peut-être l’histoire d’une famille qui se condamne elle-même à son sort. Qui n’a aucun besoin des dominants pour être dominée. Encouragée par une société que ça arrange, elle s’auto-condamne à son propre échec social.
L’histoire de Dorothée et des siens m’a au départ été inspirée par le scénario de « The Killing », le 2e film de Stanley Kubrick, dans lequel un gangster projette un casse, mais qui ne lui permet pas d’échapper à son sort. Dans « le Bistrot de mon père », au-delà de la construction du projet de cambriolage, nous nous sommes intéressés de près avec Olivier, coscénariste et dialoguiste de ce film, aux raisons de faire et aux raisons d’être de chaque personnage. Chacun étant porteur d’un simple espoir de vie, d’une envie d’un peu plus.
Dorothée doit réaliser son plan avec les membres de sa famille et la complicité de deux amis proches, tous villageois du Piémont cévenol dont ils n’ont jamais quitté le milieu rural. J’ai moi-même habité 5 ans dans un de ces petits villages reculés. Ma belle-famille venant de là, j’ai pu découvrir l’intime psychologie de ses habitants. J’ai été frappé par la manière dont leurs caractères ont été forgés par un environnement clos et un nombre restreint de relations humaines. Ce sont des personnalités entières, éloignées des préoccupations du monde moderne et de ce qu’il veut imposer de progrès et de nouveautés. La famille est leur seul véritable lien social. Témoin de cette culture méridionale encore très forte, je me suis souvent dit que malgré un siècle écoulé depuis la première pièce de Pagnol, son esprit authentique, à la fois amusé et tragique, est bel et bien toujours là.
Avec les comédiens, nous travaillerons pour fabriquer des personnages hauts en couleurs. Pendant la pré-production, j’aimerais procéder comme au théâtre : des italiennes en petit groupe pour qu’ils s’approprient le texte et qu’ils apprennent à se connaître. Dans ce contexte, aucune contrainte, pas de déplacement, pas de techniciens pour juger. Des séances propices à s’écouter les uns les autres, à travailler les liens familiaux, à trouver des intonations, des tics, des maladresses et des silences. La musique des dialogues. Puis, pendant les jours qui précéderont le tournage, nous répéterons sur les décors avec le chef opérateur Lubomir Bakchev qui « répétera » lui aussi, avec une petite caméra. Les comédiens s’acclimateront à sa présence, et de nouvelles idées de jeu émergeront. A la fin de ces séances de travail, les scènes pourront être jouées et filmées sans interruption. Nous en serons au stade de la couturière, la dernière répétition avant la générale. Le tournage sera une validation de tout le travail qui aura été fait en amont.
Le film sera tourné en décor naturel, dans le Languedoc, une des régions les plus pauvres de France. Aucune industrie sur place. Le taux de chômage à Alès, ancien bastion minier, est de 27%. Dans les montagnes cévenoles, il y a des villages abandonnés, comme bloqués dans les années 70, où le chômage dépasse les 40%. On y trouve des bric-à-brac incroyables. C’est dans cet environnement que se trouve le bar des Buendia. Côté Mac Andrew, c’est évidemment l’inverse. En achetant une sublime propriété dans le sud de la France, Howard et Jane se sont fait plaisir en se projetant dans une fin de vie très confortable.
Pour le reste de la scénographie, la lumière, les costumes et les accessoires, on s’inspirera de l’univers de l’Ouest Américain. Il fait chaud et sec dans ce midi. Avec le chef opérateur, nous ferons en sorte que cette chaleur se traduise dans la colorimétrie, avec le jaune comme couleur primaire. L’image sera piquée et contrastée. L’inspiration viendra aussi de l’univers de certaines comédies italiennes des années 70, comme « Affreux, sales et méchants » d’Ettore Scola. Je ne veux surtout pas qu’on ait pitié des personnages. Leur vie et leur environnement ne sont pas faits de larmes et d’injustice. On a envie de passer du temps avec eux, on a envie de les aimer.
On tournera en numérique, avec une Red ou Blackmagic, au format d’image 1/85, en couleurs, avec peu de machinerie, en privilégiant au maximum la lumière naturelle. La caméra sera discrète et légère au service des personnages. Dans le 1er acte, elle sera sur un trépied ou une crosse : des plans fixes avec un grand angle (28 ou 35mm), en légère contre-plongée quand on présentera chaque personnage. Pour l’acte 2 (le hold-up), nous simulerons le temps réel, et on utilisera un objectif 35mm ou 50mm, avec une caméra vive, fixée sur une crosse ou un stabilisateur motorisé (Ronin) accompagnant les acteurs. Au 3e acte, on reviendra à une caméra fixe avec une longue focale, en légère plongée pour davantage « coincer » les personnages, au fur et à mesure que l’on se rapproche du fatal final. Le rythme du film se fera aussi bien évidemment en fonction du découpage et du montage. Je prendrai mon temps, il n’y aura pas 400 plans à la minute. Ce qui permettra d’installer une atmosphère qui donnera envie de rester avec les personnages, à scruter leur humanité.
Avant d’en revenir à la thématique et de conclure, j’aimerais évoquer dans quelle économie je souhaiterais travailler. Ceci est sans aucun doute le paragraphe le plus important de cette note d’intention ! Quand j’étais étudiant en cinéma à New York, j’avais un peu par hasard choisi dans mon cursus de suivre un cours du soir sur les films de série B de l’âge d’or hollywoodien. Tourneur, Ulmer, Anthony Mann. J’ai découvert grâce à eux que quand on disposait de peu de moyens, on devenait inventif. Que la vitalité qui naissait de la difficulté donnait à son travail une formidable singularité. L’avantage d’une production à petit budget telle que je l’envisage avec la productrice Caroline Mazel (PROD by Echo visuel ), ce sont les contraintes en tant qu’outils pour pousser à la créativité. Un énorme travail de préparation aura été fait en amont, ce qui nous permettra d’avoir une durée de tournage limitée, un nombre restreint de techniciens sur le plateau, pour travailler dans de la légèreté. Une méthode artisanale. De cette urgence maîtrisée naîtront une spontanéité et une forme de vérité qui donneront à ce film une tonalité singulière.
Joachim Lombard
Teaser
Sous-titres anglais et français disponible